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  • : Des lire et délires de James NAR
  • : Je vous invite à prendre comptant, voire content, les clichés et les délires de mes jets d'encre qui m'arriment à ce blog.
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Miroirs d'enfance …

 

 

Je me souviens

De ces douces matines

Où l'odeur du pain grillé

Venait vous picoter les narines

Pour mieux vous émoustiller.

 

Je me souviens

De cette âcre odeur

De la corne brûlée,

Que le labeur inférieur

Faisait traverser le plancher,

Transformant le parler patriarche

En patois que je ne sache.

 

Je me souviens

De ces levers dominicaux

Où je bondissais au plus tôt

Pour gesticuler un instant

Dans le lit de mes parents.

 

Je me souviens

De ces mardis après-midis dans la cour

A la lessive hebdomadaire réservés,

De cette essoreuse à manivelle,

Dans ses efforts ma mère belle,

De ces grands draps blancs transvasés

Dans ces deux grandes bassines de zinc

Que seule la canicule de l'été

Transformait en baignoire dingue.

 

Je me souviens

De ces longs jours d'été

De tant de fraises récoltées,

Tartinées, beurrées et sucrées à la hâte,

En cercles concentriques sur la pâte,

Dont les quelques lambeaux restants

Pour un chausson évidemment.

 

Je me souviens

Des longs et bons moments passés

A cent et une étapes commentées

Dans ces lacets au pied du tilleul,

Avec Anquetil, Poulidor et Pingeon,

Mais chaque jour jamais seul

Au milieu de ce peloton.

 

Je me souviens

De ces heures passées face au but

De la forge à la cour, balle au pied,

Amortis, slaloms et reprises de volée,

Les murs encore me traitent de brute.

Je me souviens

Du jardin bien souvent

Stade de mes sportifs exploits,

La fourche magiquement transformée

En javelot de compétition,

Au paternel de colère grand

Choux, carottes, poireaux, petits pois

Bien malgré eux chahutés

Pour mauvaise réception.

 

Je me souviens

De ces colères de mon père

Que je ne craignais guère,

Tant elles laissaient paraître

La gentillesse de l'être,

Qui n'avait que d'égale,

Sa prude tendresse matinale.

 

Je me souviens

De ces matins d'hiver gelés,

L'eau balancée la veille au soir

Pour un trottoir de patinoire,

Et maintes glissades répétées,

Attention passant ne dégringole,

C'est pour nous avant l'école.

 

Je me souviens

De ce matin de noël trop matinal,

Et ce jeu d'auto-kiri mal nommé

N'avions pu attendre le matin,

De cette frustration infernale

A l'arrivée de mère mal réveillée,

Pour mettre fin à ce potin.

 

Je me souviens

De cet autre noël mystérieux,

L'enquête de mon frère plus vieux

Pour découvrir l'antenne indice,

De ce cadeau délice,

Un privilège en ces temps

Celui du petit écran.

 

Je me souviens

De tous ces bonheurs tus

Qui jusqu'à ce matin,

Me paraissaient anodins,

Et qui aujourd'hui le sais-tu ?

Sont les souvenirs indélébiles,

De mon enfance à jamais paisible.

 

 

James Nar

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